Au-delà des histoires et des sentiments particuliers des communautés, le réalisateur irakien Layth Abdulamir capte et retransmet une image de l’identité de son pays si difficile à cerner. Ce minimum culturel, social et historique commun qui fait que Kurdes, Arabes ou Turkmènes, Chiites, Sunnites ou Chrétiens, villageois ou citadins, hommes ou femmes, sont aussi Irakiens. Cette image prend forme dans un voyage de l’extrême Sud à l’extrême Nord de l’Irak, et dans la juxtaposition de paroles singulières. Le temps, les distances, le paysage sont autant d’éléments qui nous permettent d’appréhender la vie et l’histoire de ce peuple.
Le réalisateur nous emmène dans un itinéraire géopolitique où tous les composants de la société irakienne forment une étrange mosaïque, image d’une nation brisée lors de l’arrivée du premier blindé de la force de la coalition au pays de la Mésopotamie. Les mélodies et les voix irakiennes confortent sans relâche une identité millénaire désormais fissurée, à moins qu’elles ne dessinent les prémices d’un nouveau pays.