La région de Casamance au sud du Sénégal est l’une des dernières zones refuges de Afrique de l’Ouest pour un nombre
croissant de pêcheurs artisans, de transformateurs et de travailleurs migrants.
Face à une concurrence extérieure de plus en plus forte, ces
femmes et ces hommes résistent en contribuant grâce à leur
labeur à la sécurité alimentaire de nombreux pays africains.
Le bois de fumaison se fait de plus en plus rare et cher, et concurrence l’usage du bois comme source d’énergie par des populations qui n’ont que ça. La déforestation de la Casamance s’aggrave, des gardes veillent désormais sur la forêt. Les fumées des fours artisanaux brûlent aussi les yeux et empoisonnent les poumons. Ça ne peut pas continuer, il faut des équipements modernes, appellent les responsables des forêts et de la pêche.
Justement, un projet d’usine, pour produire de la farine, fait trembler Kafountine. Tous craignent qu’elle s’accapare le poisson. Plus rien à parer, fumer, braiser, éplucher. « Ils vont prendre notre poisson pour nourrir des cochons, des chevaux, l’envoyer en Asie, en Europe, aux États-Unis. Le produit dont les Africains ont besoin pour vivre et travailler. Du vrai sabotage ! Ce serait terrible pour nous. C’est comme si ces gens veulent nous tuer. »