On imagine mal les événements de Mai-68 bouleverser les locaux et les habitudes de l’ENA comme ils ont mis sens dessus-dessous la Sorbonne. Et, en effet, les « petits messieurs de la rue des Saints-Pères », dans un premier temps, restèrent souverainement indifférents à l’agitation des facultés.
L’irruption d’un commando d’extrême droite dans l’enceinte sacro-sainte de l’ENA fit toutefois sortir de leurs gonds les sages élèves de la promotion Jean Jaurès. La révolution entrait dans le temple de la fonction publique. Aujourd’hui, dix de ces énarques rebelles se souviennent.
Qu’ils soient ou non restés dans le sérail, l’image qu’ils donnent d’eux-mêmes est plus nuancée et finalement plus séduisante que les éternels stéréotypes auxquels on les réduit souvent.