« C’est avec cette chanson que tout a commencé, en 1972, quelque part en Hollande. On était trois. » Au son d’une mélodie triste, dans l’atmosphère bleutée d’un club lisboète, Bonga se souvient de ses débuts. Sa voix s’élève, éraillée et chaleureuse, et exprime toute la ""saudade"" angolaise.
Dans une autre vie, Bonga s’appelait José Adelino Barcelo de Carvalho. Il fut champion du Portugal du 400 m a une époque ou son pays, l’Angola, était encore une colonie. Mais l’athlète s’est très vite engagé dans des mouvements indépendantistes africains. Poursuivi par la police politique de Salazar, il prend le nom de Bonga avant de fuir le Portugal. Il s’exile en Hollande ou il commence à chanter.
Tout au long de sa carrière, Bonga a associé musique et engagement politique. Il dénonce notamment la situation catastrophique de son pays, indépendant depuis 1975. Ce portrait offre de nombreuses interviews de l’artiste qui revient à la fois sur sa musique et sur son engagement, tous deux inextricablement liés. Ceux qui l’ont côtoyé au cours de sa carrière - producteurs, musiciens, chanteurs comme Manu Dibango - apportent leur éclairage sur le chanteur. Son producteur révèle notamment que c’est Bonga qui a chanté en premier "Saudade", chant traditionnel, devenu un tube avec Cesaria Evora.