Dans la prison civile de Ouagadougou, des prévenus attendent leur jugement depuis des années, six ans pour Souleymane. C’est cette longue attente que nous fait suivre ce documentaire avec Souleymane et ses codétenus (Yobi, Nassirou, Sayouba….). Chaque matin les détenus sont comptés et filtrés, qui pour aller à l’audience, qui pour aller à l’infirmerie, qui pour la corvée de salubrité, qui pour la cuisine. Souleymane fait partie des magasiniers, chargés de distribuer le repas aux autres détenus à l’intérieur du grand bâtiment. Chaque mois le juge d’instruction vient en visite, mais il a tant de dossiers qu’il ne peut être à l’écoute de la centaine de prévenus concernés. La plupart d’entre eux n’ont pas d’avocat. Maître Farama, qui est un avocat engagé, tente de faire évoluer l’instruction des dossiers de certains d’entre eux. Mais Souleymane n’a pas de pièce d’identité et cela risque de compromettre les choses.
Dans le milieu carcéral au Burkina Faso, les jours se succèdent et se ressemblent pour certains détenus. En effet, du mandat de dépôt au jugement, il s’écoule un temps extrêmement long qui peut être assimilé à l’exécution même d’une peine, voire plus. Les prisonniers restent enfermés pendant des années alors qu’ils n’ont pas été jugés. Souleymane ANWEBA fait parti de ceux là .
Voilà maintenant six (6) ans qu’il est détenu a Maison d’Arrêt et de Correction de Ouagadougou (MACO), et attend toujours le jour de son jugement. Il est optimiste mais plus le temps passe, plus le sceptique grandit dans sur son visage. Il veut être libre pour pouvoir s’incliner sur la tombe de son père. Il apprend par la suite, le transfert de son dossier à la chambre d’accusation. La suite est une question de semaine, voire des mois et peut-être encore des années. Le dénouement de l’instruction est donc entre les mains de la chambre d’accusation qui va statuer. Et Souleymane ANWEBA doit encore attendre...